La Sociocratie à Los Portales
En octobre 2015, nous avons découvert la sociocratie dans un atelier de 6 jours animé par Gilles Charest, consultant en entreprise canadien avec plus de 25 ans d’expérience en sociocratie, et Mauge Cañada, psychologue et facilitatrice, avec plus de 30 ans d’expérience en gestion collective et communautaire.
Gilles Charest s’est formé directement avec Gerard Endenburg, le “père de la sociocratie moderne”; c’est un des partenaires directeurs de The Sociocracy Group dont il dirige le Département d’éducation; il anime depuis plus de vingt ans des ateliers spécialisés dans l’utilisation de la méthode. C’est aussi l’auteur de « La démocratie est morte. Vive la sociocratie ».
Au cours de ces six jours, nous avons travaillé non seulement sur la « sociocratie interne », en écoutant nos « voix intérieures » pour négocier des décisions personnelle, mais aussi sur la « sociocratie externe », avec des groupes de toute taille, pour qu’ils puissent se gérer de forme organique. Nous nous sommes également familiarisés avec les différents types de leadership, avec la « Roue des talents », un outil conçu par Gilles Charest, qui nous donne des informations précieuses sur notre type de leadership et permet ainsi une collaboration plus consciente au sein de l’équipe.
D’un rêve…
Auguste Comte (1798-1857), philosophe français et père de la sociologie, fut le premier à utiliser le mot « sociocratie », le gouvernement des associés, qui, selon lui, était l’unique voie juste :
« Nous venons donc ouvertement délivrer l’Occident d’une démocratie anarchique et d’une aristocratie rétrograde, pour constituer, autant que possible, une vraie sociocratie, qui fasse sagement concourir à la commune régénération toutes les forces humaines, toujours appliquées chacune suivant sa nature. En effet, nous, sociocrates, ne sommes pas davantage démocrates qu’aristocrates.
(« Catéchisme positif », 1852, p. 2)
Cependant ce n’était encore qu’une théorie, un rêve académique qui ne déboucha jamais sur des actions concrètes…
La méthode sociocratique moderne fut développée par l’ingénieur en électronique néerlandais Gerard Endenburg (1930-). Il fut influencé par la théorie cybernétique et les valeurs qu’il avait reçues dans son enfance, lors de son passage par « L’Usine », une école dirigée par Kees Boeke, un pacifiste néerlandais, qui y apporta la sagesse des « quakers » pour les prises de décisions en consensus entre enseignants et étudiants. Quand Gerard dut reprendre la direction de l’entreprise familiale, il décida d’adapter ces valeurs d’équivalence et de transparence pour la gestion de Endenburg Elektrotechniek. La sociocratie moderne était née.
… à une réalité
«La méthode sociocratique repose sur quatre règles de base : la prise de décision par consentement, la structure en cercles spécialisés et interconnectés, la circulation de l’information dans les deux sens entre ces groupes et des élections ouvertes sans candidat préalable», explique Gilles Charest. Selon lui, pour mettre en œuvre la sociocratie dans une organisation, il faut d’abord créer un groupe pilote qui, une fois constitué et ayant acquis les règles de base, pourra concevoir une structure avec l’appui d’un expert en sociocratie.
Notre chemin vers une nouvelle organisation.
Quelques mois après ce premier contact en octobre 2015, l’outil fut présenté à l’ensemble de Los Portales et un groupe de travail créé pour concevoir une structure sociocratique pour le collectif. La structure fut présentée et approuvée en mars 2016. Peu de temps après, nous avons eu la chance d’avoir Gilles Charest et Ghislaine Cimon à Los Portales pour donner une courte formation à tous les membres.
Nous sommes organisés en cercles pour la gestion des différents domaines. Chaque cercle gère son domaine de manière autonome et chaque mois a lieu une réunion du Cercle général qui réunit tous les coordinateurs et les doubles liens de chaque cercle pour présenter l’état d’avancement des cercles et prendre des décisions qui dépassent le cadre d’un cercle particulier (par exemple, des décisions sur la répartition des budgets).
Nous avons adapté le modèle sociocratique à notre réalité et à notre vision et nous continuons à le modeler au fur et à mesure. D’autre part, nous continuons également à nous former. Certains d’entre nous ont travaillé avec John Buck, auteur en collaboration avec Sharon Villines de « We the People: Consenting to a Deeper Democracy. A Handbook for Understanding and Implementing Sociocratic Principles and Practices » , voyageur infatigable et «ambassadeur» de la sociocratie. D’autres participèrent à un atelier avec James Priest, pour étudier et diffuser la Sociocratie 3.0 ou S3. Suite à cette formation, un atelier de S3 fut organisé à Los Portales et un autre à Amalurra..
Enfin, nous partageons actuellement notre expérience sociocratique dans le cadre d’ateliers, de formations, de consultations et d’accompagnements.
Más información :
Charlie P. Lenglez
Consultor certificado por el Consejo Internacional de Certificación en Sociocracia (ISCB)
charlie.lenglez@yahoo.es